Aujourd’hui, face à l’apocalypse à venir

La révélation de la catastrophe annoncée se manifeste de jour en jour par étapes et prévoit des désastres climatologiques. Le réflexe naturel est de se tourner vers Dieu qui nous a toujours été présenté comme la source du salut, comme si Dieu était une personne capable d’agir de façon magique en mettant à bas les effets des puissances malsaines à l’œuvre. Or Dieu, s’il existe est tout-autre. A la limite il est une énergie, une puissance insolite à l’œuvre de façon souterraine, comme surgissant du sol et montant jusqu’au ciel pour redescendre sur terre et intervenir dans les plus petites choses en bouleversant par concaténation, par enchaînement des éléments entre eux finalement les équilibres de la nature, ne se souciant guère des lois qu’il aurait pourtant lui-même créées. Toutes les prières ne seraient alors que monologues clamés dans le désert. Ces prières apportent la sérénité mais ne peuvent déclencher une intervention magique résolvant nos petits problèmes.

La conviction absolue qu’avec l’instauration du Royaume de Dieu les choses se termineront bien conduit à penser que l’homme n’aurait alors plus rien à faire. Si le Royaume de Dieu s’installait sur terre comme par magie cela conduirait dit le professeur Gounelle, à la démission et à la passivité, laissant à Dieu le souci de tout régler. Cobb et Griffin, théologiens du Process, estiment par-contre que la transformation de l’Eglise en personnalité communautaire peut mobiliser l’espérance chrétienne. La lutte écologique constitue un objectif mobilisateur pour l’espérance que la foi fait naître. Faute de voir s’installer concrètement le Royaume de Dieu, certains se consolent en étant convaincus qu’à leur mort, ils seront accueillis dans les cieux aux côtés du Christ. Cette croyance en une survie dans l’au-delà est peut-être née de l’allégorie du mythe de la caverne de Platon annonçant le retour de l’âme au pays des idées après avoir fait un petit tour ici-bas, une façon de compenser le fait que nous n’espérons plus beaucoup voir se réaliser le Royaume de Dieu, l’instauration d’un monde paisible, pacifié.

Frappé par le drame qui s’annonce, soudain conscient de sa solitude, l’homme pense alors parfois au suicide pour ne plus être livré à la douleur, aux conséquences du mal à l’œuvre. Ce mal pourrait alors empirer par les comportements humains agressifs, chacun attribuant à autrui les causes du mal dont il souffre.

Il est possible que dans une grande frénésie se déclenche une guerre atomique internationale ! l’humanité parviendrait alors à mettre fin à toute vie. L’histoire n’est pas jouée d’avance. Si l’aventure peut sombrer dans une catastrophe écologique ou économique, elle pourrait basculer dans une autre ère

 

En attendant que se réalise la révélation de l’apocalypse, la chrétienté dans sa diversité d’Eglises saura à coup sûr tenter de réaliser enfin un dialogue œcuménique s’associant même aux religions non chrétiennes pour tenter d’aider les fidèles de toutes obédience à vivre courageusement l’annonce de l’amour. L’idéal ne sera assurément pas de demander pardon pour toutes les fautes commises mais d’assumer sa responsabilité pour lutter autant qu’il en est encore possible afin de retarder le réchauffement climatique et les effets néfastes des GAS. La vocation de toute personne sera de vivre en assumant sa responsabilité, en réalisant sa vocation d’être humain, s’efforçant d’accomplir enfin sa mission, sa vocation. Vivre à 100 % le peu de temps dont on disposera encore restera le seul but.

 

Jésus avait su donner l’exemple de la dernière mission : laver les pieds des uns et des autres dans un immense geste d’amour.